Réveil-matin... [Terminé]

**Febay Karston** 10.09.09 12:39

Febay traversait le Boulevard of Broken Dream.

Febay, avec son blouson de cuir et son allure désinvolte, avait, comme toujours, la classe. Celle que l’on n’apprend pas, celle qui se possède naturellement, qui dépend des gènes plus que de l’apprentissage. Il souriait aux filles qui passaient par là et, évidemment, elles lui souriaient en retours. Une musique d’AC/DC résonnait à fond dans ses oreilles. Ne croyez pas qu’il avait un casque, des écouteurs… Non. On parle de Febay. Et puis ça n’allait pas avec ses lunettes noires, donc ça n’allait pas tout court. Comment faisait-il pour écouter le mythique « Rock’n Roll Train », alors ? Et bien, la réponse est évidente. Il se baladait avec une radio à bout de bras. A l’ancienne. Ses pas frappaient le sol au rythme de la musique alors qu’il chantait en passant devant le fameux cimetière d’Aeranpolis avec sa musique à réveiller les morts.

Il en est un d’ailleurs, en sursit, qui n’allait pas tarder à être réveillé par cette assommante musique. Car si Febay était venu là, en plein cœur d’Aeranpolis, cité absolu de son ennemi de toujours, en toute insouciance et en sachant pertinemment qu’il était dans le TOP 10 des plus grands ennemis publics de Tyral, c’était bien pour aller Le réveiller. Febay savait que de toute façon, il y avait peu de chance qu’on le cherche ici. Aeranpolis était grande, et il aurait fallut tellement de monde pour tout surveiller que c’était plus qu’improbable. En plus, les caméras sensées surveiller les rues de Tyral - loi qui avait excessivement peinée à passer étant donnée la composition du conseil, mais qui avait finit par être votée à la suite de l’ « accident » de la bombe au Palace Palmeda – se retrouvaient étrangement hors services quelques heures à peine après avoir été posées… De plus, l’Inquisition faisait bloquage pour que la photo de Febay, qu’ils possédaient bien entendu, étant donné qu’il avait fait partie intégrante de leurs rangs, soit livrée au public. Bien sûr, ce serait un excellent moyen de le trouver. Mais ce serait aussi un excellent moyen pour que les Vollipsis potentiels le trouvent. Et étant donnés que ceux là étaient plus nombreux qu’on ne pouvait le croire…

Bref, Febay était pépère. Dans le pire des cas, on le repérait, et il disparaissait aussitôt que les toutous à multiples têtes de l’Inquisition se pointaient. Il connaissait trop Tyral pour qu’on puisse l’arrêter. Il était confiant, et il ne pensait qu’au jour même. Carpe Diem, comme dirait l’autre. C’était avec des petits efforts de tout les jours qu’on arriverait à faire grandir les Ellipsis et à détruire l’Inquisition. Il n’était pas pressé. Il avait même tout son temps.

Après avoir constaté que la voiture de Catalina n’était pas garé devant la maison, il déboula en fanfare dans la demeure des Opilion, dont il avait évidemment la clé, mais qui était restée ouverte. Car Amosis n’avait, tout comme Febay, jamais compris l’intérêt d’une serrure à Tyral. Un cambrioleur digne de ce nom cassait simplement la porte, la fenêtre, ou même le mur, et rentrait à sa guise. Et il y avait beaucoup de cambrioleurs dignes de ce nom à Tyral. Bien entendu, les voisins ne disaient rien. Vu que si les « méchants » s’en sortaient, ils cassaient la gueule de tout les voisins de la rue. Par principe.

Il se dirigea directement vers le salon et brancha sa radio au Home Cinema qu’il avait offert à son beau frère deux mois plus tôt. Il se posa ensuite dans le canapé et augmenta le son au max, juste histoire de constater la puissance des enceintes.

Febay jeta un vague regard à la pendule.

Il n’était pas loin de 4 heures du matin.

**Amosis Mathias Opilion** 15.09.09 21:07

Amosis, qui, rappelons le, est ce genre d'homme extrêmement prudent, constamment sur ses gardes, les oreilles aux aguets - ou les yeux, selon le contexte -, toujours à la pointe de la technologie axée sécurité, qui anticipe avec beaucoup de précision toute intrusion de statut prévisible, non prévisible, ou autre, et qui pouvait ressentir chaque battement de cœur en provenance d'un corps extérieur, ou sinon partiellement émanciper, sans autre facteur équationnel superflu, était en train de ronfler.

Cette technique des plus archaïque, qui consistait à simuler la vulnérabilité dans sa forme la plus commune, était très prisé de ce "mort en sursit". D'autant plus qu'il était d'une crédibilité renversante. À tel point que Febay Karston lui-même se sentait suffisamment sûr de lui pour oser penser qu'Amosis dormait, à quatre heure du matin, dans un fauteuil particulièrement douillé, après une journée encore pleines de rebondissements, et de souffrances. Fallait pas déconner non plus.

Toujours dans cette optique de tromperie et de dissimulation, Amosis simula un réveil brutal. Il n'avait pas pour habitude d'être réveiller par du AC/DC à toute pompe dans les tympans, mais il parvint tout de même à mimer superbement la réaction de quelqu'un qui dormait vraiment. Quand je vous dit qu'il est très fort...

Espérant avoir réussit à déstabiliser le ou les intrus, il se leva. Ses années d'expérience sur le terrain lui avait permis, à ce stade précoce de l'offensive, de connaitre l'identité de ses adversaires. "Rock’n Roll Train" - Amosis en était persuadé - était le cri de ralliement d'une secte de Juste Fureur très dangereuse. Il connaissait bien leur chef, un dénommé Malcolm Young, pour avoir rassembler pas mal d'informations à son sujet. Et c'est sans compter ses deux acolytes, les satanés frères Angus.

Seul contre trois des Juste Fureur les plus cruels, Amosis allait devoir faire preuve d'ingéniosité pour survivre (même si cela n'était pas son but ultime, bien évidemment). Il avait au moins un avantage considérable, il savait qui ils étaient, alors qu'eux ignoraient que leur cible possédaient de tels informations. Heureusement qu'Amosis était un excellent homme de terrain. Et heureusement qu'il dormait pas en réalité (évidemment...).

Il enfila des rangers, qu'il refusa de lacer - par principe. Il se barbouilla le visage de terreau, qu'il avait préalablement ramassé dans le pot de chrysanthème de sa cousine, et se camoufla dans une couette militaire qu'il conservait pour ce genre d'occasion et sortit de la chambre qui se trouvait à l'étage.

Il employa une technique transmise de génération en génération, la fameuse "attaque carapace". Le principe était simple (mais néanmoins efficace): il avançait à genoux sur le sol, la couette tenu comme une cape, bras tendu. Et au moindre bruit, il se jetait au sol, la couette le recouvrant totalement, à l'image d'une carapace. Cette technique était très utile pour cacher son identité aux agresseurs. Car ils ne connaissaient pas forcément l'identité de la personne qu'ils s'apprêtaient à attaquer chez elle, cela va de soi.

Bondissant comme une lionne au dessus des escaliers, il se cogna contre la balustrade et s'écrasa dans le salon. Il ôta sa carapace d'un geste de vif et s'apprêta à attaquer ses agresseurs avec le couteau de Rambo, et se rendit compte, non sans étonnement que les intrus n'étaient autre que Rambo lui même.

L'espace d'un instant, Amosis cru qu'il venait rechercher son couteau, mais peu à peu le brouillard du réveil se dissipa et il lança, très modestement:

"Je savais que c'était toi..."

Et à mesure que le brouillard s'estompait vraiment, Amosis commençait à se rappeler des détails de la nuit. Il regarda la pendule et s'affola:

"Oh le c*n ! J'me suis endormit !"

Devant le regard interrogateur de Febay, il tenta de lui expliquer, tout en se dirigeant vers l'escalier en courant.

"Y'a cette femme dans mon lit... Fallait pas que je m'endorme, fallait vraiment pas que je m'endorme... J'devais te l'amener... J'espère qu'elle va bien..."

Au passage il shoota dans sa couette militaire, décidément dégouté des effets hallucinatoires que pouvait avoir un sommeil profond de courte durée.

**Febay Karston** 15.09.09 23:52

Febay baissa légèrement le volume.

Amosis venait de débouler dans le salon, comme prévu, en boulet finit et en attardé mental certifié. Le canapé était dos à l'escalier qui menait à la cave, où Amosis avait sa chambre. Cependant, ce n’était manifestement pas d’en bas que le Défenseur était venu. Comment, sinon, réussir à se cogner avec une telle force à la balustrade. La situation avait peut-être changer dans la maison des opilions, ou simplement Febay n’était-il pas assez imaginatif pour réussir à comprendre la stupidité proverbiale du plus défoncé des défenseurs.

Febay ne vit pas ce qui se passa quand l’imbécile arriva dans le salon, simplement car il faisait dos à l’escalier, comme dit plus haut. Cependant, il l’écoutait. Et entre le bruit de couette, le bruit de dégringolade, et le bruit de couteau… Il n’y avait aucun doute. Amosis avait cru à une attaque. Il eu beau dire qu’il savait que c’était lui, c’était évident qu’il venait d’être réveillé en sursaut au beau milieu de sa nuit. Ce qui n’étonna qu’à moitié Febay.

Ce qui l’étonna plus, cependant, ce fut la phrase suivante de son chasseur de sorcière préféré. Comment se faisait-il qu’Amosis aie une fille, dans son lit, à offrir à l’Ellipsis ?... Courait-il après les filles pour les donner en offrande à Febay ? Cela paraissait assez douteux, étant donné que Febay n’avait nullement besoin de cela pour amener des filles dans son lit, qu’il sortait déjà avec la cousine de l’intermédiaire concerné, et qu’Amo’ avait bien assez de mal comme ça à attirer les donzelles dans son lit.

Febay daigna alors se lever, interrogatif, et suivit le beau ténébreux dans l’escalier, coupant le son de la musique. Quitter le douillet canapé dans lequel il s’était installé s’avéra d’une difficulté extrême étant donné que la fatigue accumulée au cours de la journée l’avait brusquement rattrapé au moment de se poser sur les coussins de cuirs… Ses journées s’allongeaient au cours des difficiles missions qu’il avait à accomplir pour les Ellipsis. Les guerres avaient affaiblit ces derniers, et même si les Inquisiteurs avaient aussi souffert, il leur restait à eux de multiples moyens de créer des Cerbers.

Les Ellipsis n’étaient plus que 81 désormais, appuyés par plusieurs centaines de Vollipsis. Une trentaine d’entre eux constituaient le noyau dur des Ellipsis. Febay, Jeff et Meggan en faisaient partie, par exemple. La seule chose qui leur permettait de tenir face à l’Inquisition était leur organisation, leur entraînement, et le fait que depuis la réduction de leur nombre, ils étaient redevenus solidaires et formaient désormais à nouveau une vraie famille. Même si Alek n’assumait plus vraiment le rôle de père, ses enfants étaient désormais suffisamment grands pour s’occuper des plus jeunes. Ainsi, ils tenaient face à l’Inquisition, difficilement, mais surement.

L’Inquisition, environ 150 Cerbers, dont un commando de 20, surentraînés, composant l’élite. Une centaine de Juste-Fureur, un bon paquet d'Inquisiteurs et autres scientifiques alternes. L’avantage qu’ils ont, c’est le nombre, la suprématie sur les médias, l’aide de la police et la possibilité de créer d’autres Cerbers. Dernier point d’ailleurs, qui est de moins en moins vrai. Les gens se méfient de plus en plus. Trop d’enlèvement ont lieu sans raison aucune, trop de disparition subite de parcelles de famille. Les alarmes explosent et les chiens de gardes se comptent pas milliers. Les Ellipsis avaient quand même un avantage. Ils savaient où étaient leurs ennemis. Tous. Et la réciproque n’était pas vraie. Ils pouvaient les attaquer précisément, telle une piqure d’aiguille. Cela avait déjà marché une fois, grâce au brio de l’équipe qui voulut bien suivre Alek et cela marcherait bien d’autres fois encore. Cette mission réussie fut un tournant dans l’histoire des Ellipsis. Depuis, ces derniers ont recommencé à se rallier sous une seule bannière, et l’affaiblissement des guerres de Seedorp ne fut qu’un catalyseur de la réaction qui eut lieu. Désormais, les Ellipsis étaient soudés. Et ils donnaient beaucoup de fil à retordre à la maudite Inquisition.

Febay sourit. Ils étaient peut-être moins nombreux qu’au tout début, oui. 899 des leurs étaient morts depuis le début de la guerre. Febay connaissait ce nombre par coeur et le tenait parfaitement à jour. Mais ils avaient appris de leurs erreurs, et ils en étaient sortis plus forts. D’autres Cerbers les rejoindraient encore, les missions s’enchaînaient pour reconvertir civils et Cerbers à la cause Ellipsis, et beaucoup étaient couronnées de succès, même si les Cerbers prenaient beaucoup de temps à se délier de leurs obligations auprès de l’Inquisition. Febay savait que les pertes avaient été plus lourdes du côté de l'Inquisition pendant ces guerres, et qu'ils avaient perdu plus d'un millier de modifiés. Que de morts pour détruire cette maudite Inquisition... Et c'était sans compter tout les Vollipsis, Justes Fureurs, et Défenseurs qui étaient morts pour défendre leur idées... Cette guerre valait-elle tout ce sang versé ? Cette guerre valait-elle qu'on tue pour que l'Inquisition arrête de tuer ? Oui... Très certainement. Car si le nombre de morts était colossal, les Ellipsis dénombraient une dizaines de milliers de personnes mystérieusement disparues à travers toute l'île ces treize dernières années... Autant dire plus de huit milliers de morts dans les laboratoires de l'Inquisition... Cette guerre valait qu'on se batte pour elle, au nom de tout ces innocents perdus dans la bataille.

Les Ellipsis vaincraient. Point. Fermez les guillemets.

Febay se sentait bien chez ses semblables, et il prenait du plaisir à les aider à anéantir son pire ennemi, même s’il accomplissait souvent d’autres taches pour d’autres styles de « gangs »… Ajourd’hui, il pouvait s’estimer bien plus heureux qu’au jour où il débutait en temps que « bleu » parmi les Ellipsis.

Sur ces heureuses pensées, il suivit le chasseur de sorcière qu'il était venu réveiller dans les escaliers, pour retrouver la "fille" dont il était sencé "s'occuper".

**Amosis Mathias Opilion** 29.11.09 22:53

Amosis posa sa main sur la clenche de métal froid. Il délivra le mécanisme de fermeture par une simple pression vers le bas. Puis il ouvrit la porte, la poussant en tenant bien compte de l'équilibre octroyé par l'axe de rotation. Il arrêta son mouvement lorsque l'ouverture ainsi créé permettait à un individu de taille moyenne de la traverser.

Navré de vous avoir fait subir ce paragraphe, mais elles sont rares les fois où Amosis ouvre une porte en usant d'un procédé du genre commun.

Dans la chambre, une femme était éclairée par la pâle lumière de la lampe de chevet. Une femme nue sous des draps blancs. Une femme blessée.

« Je lui est fait des pansements, mais elle a perdu beaucoup de sang... Elle ne tiendra pas jusqu'au lever du soleil... Nous savons tout deux que tu peux la sauver, mais comme le veut la tradition, je dois te convaincre que le faire pourra nous être utile. »

Et oui, entre Febay Karston et Amosis Opilion, tout est une affaire de tradition. Il faut au moins ça pour garder un semblant d'organisation. Car, quand on est capable de tout faire, sans distinction, il faut parfois réguler le trafic. Comment ils appellent ça déjà ? Ah oui, être un peu humain.

Amosis commença le jeu du « Cet individu mérite que tu le sauve parce que... ». Les règles était claires, si les arguments se valent, la personne est sauvé, sinon, elle meure.

« Cet individu mérite que tu le sauve parce que c'est une jeune cerbers. Très jeune, du genre nouvelle génération. Peut-être une version bêta. Son pouvoir est de type défensif. Ou tout du moins, c'est l'utilité qu'elle en fait. Elle semble dénuer de toute espèce de violence. Tiens, par exemple, je lui est donné mon flingue pour qu'elle m'abbatte - oui encore, désolé - et elle ne s'en est même pas servit, ni même contre nos agresseurs. Et à vrai dire, elle avait vraiment pas l'air de me connaître, comme si elle venait d'un autre monde. Sérieux, je pense qu'on doit lui laisser une chance de vous rejoindre. Et si elle fait la difficile, on la saigne sans pitié.

Febay semblait septique. C'était pas bon signe. Pourtant, Amosis était persuadé d'avoir été perspicace dans ses propos.

**Febay Karston** 30.11.09 22:33

A la grande surprise de Febay, Amosis se conduit, relativement, normalement. Il lui expliqua les faits, en restant concis et clair, tout en essayant d’omettre le moins de détails possible. Exploit incommensurable, pour ce défenseur.

« Le fait de ne pas te connaître ne veux pas dire qu’on vient d’un autre monde, Amo’, remballe un peu ton égo et essaye de comprendre. Ni même qu’on est dans un bleu chez les Cerbers… Ca prouve juste qu’elle a vécu loin des médias pendant un moment… Son pouvoir a quelque chose à voir avec des champs électromagnétique, elle ne peut pas regarder la télé, écouter la radio ? Ou alors elle ne sait pas lire. Non, plus sérieusement, elle a du vivre sérieusement recluse jusque là, ou alors elle a été modifiée jeune et on lui a pas donné de mission concernant les Défenseurs, ou encore elle a vécu loin de Tyral… Y’a pas d’autres choix possibles. »

Febay regarda la jeune femme nue sous ses draps, son visage d’ange évanoui recouvert par ce drap blanc. Elle semblait aussi innocente en ce lieu qu’elle était belle. Amosis avait du faire exprès de lui rendre un aspect le plus sain possible dans l’espoir de la présenter à Febay, même s’il n’attendait pas la visite de celui-ci. Ou comment anticiper non par talent mais simplement par chance.

« Rassure moi, t’as pas essayé d’abuser d’elle ? » dit-il en lui souriant à moitié. On n’était jamais sûr de rien avec Amosis, c’était un des principes fondamentaux de sa psychologie, en fait.

Pas parfait l’effet, cependant. Febay vit un très mince filet de sang couler sur le matelas, et cette vive couleur rouge lui inspira comme un mauvais pressentiment.

« Je vais l’amener chez nous, ne t’inquiète pas, elle survivra. D’abord parce que ce serait trop facile de la tuer de sang froid, ensuite parce que je voudrais que les miens l’interrogent avant qu’elle meure. »

Et enfin, parce que les Ellipsis étaient en mauvaise posture, et que réussir à convaincre un seul Cerber de rejoindre leur rang serait déjà un gain énorme, en ces temps troublés… Febay s’apprêta à sortir de la salle pour passer quelques coups de fils.

**Amosis Mathias Opilion** 03.12.09 20:34

« Je l'ai juste vu faire apparaître une arme à feu, mais j'étais bien trop loin pour être capable de dire si elle était réelle ou non. Mais ça n'avait à vrai dire rien à voir avec un champ électromagnétique. Ton hypothèse sur ses origines, comme quoi elle venait peut-être d'un autre continent confirme ce que je disais, elle vient probablement d'un autre monde. Mais à bien y réfléchir, je pencherais plutôt pour la réclusion. Il lui manque quelque chose de crucial: la méchanceté. Il n'y a que les Inquisiteurs pour priver quelqu'un d'un tel plaisir. »

Amosis s'imagina privé de méchanceté l'espace d'un instant. Cela lui fit froid dans le dos. Jusqu'à ce que Febay lui pose une question des plus prévisibles.

« Nan, j'te rassure, elle est trop jeune, et puis je préfère les hommes... »

Febay ne fit même pas attention à la remarque. Il se contenta de donner son verdict.

Elle allait donc survivre. Parce qu'il l'avait décidé.

Ils restèrent un court instant à la regarder. La tache rouge grandissante. Il savait tout deux qu'il fallait se dépêcher, pour le bien des Ellipsis. Mais durant ce laps de temps, ils voyaient là étalé le corps de l'espoir. Le simple regard de Febay sur le sang qui se déversait en disait long sur la situation des Ellipsis. Mais Amosis ne pouvait rien faire de plus. Son rôle n'était pas de forcer la corruption de cerber, même s'il le faisait chaque fois qu'il en avait l'occasion, avec la ferme impression que le faire allait, à terme, changer beaucoup de chose.

Les yeux de Febay trahissait sa nostalgie. Amosis aurait pu dire ce qu'il voulait, l'Ellipsis n'aurait surement pas louper une occasion de faire chuter le nombre de cerber d'un en augmentant d'autant celui d'Ellipsis.

Qu'il en soit ainsi.

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