Churrrros !!! [Terminé]

Le plus grand immeuble de la ville, et même de l’île, piquait le ciel avec classe, ombrant ses homologues plus petits. Ce gratte-ciel, classé monument historique et touristique, était sans cesse chatouillé par le rassemblement d’êtres si petits en comparaison.

D’en haut, la vue était extraordinaire, et hormis le plaisir perpétuelle de commenter ces fourmis composant la population la plus active au niveau mondiale, on pouvait se délecter du fond bleu de l’océan pacifique, servant de périphérie à un champ de parallélépipèdes décoré de minuscules carrés dorés.

Quiconque jouissait d’un tel privilège allait être à l’instant même sortit d’une rêverie paradisiaque par une voie plutôt commerciale.

« Churrros ! Churrrros à bas prix ! Venez m’acheter des churrrrros ! »

Tout en bas de l’immeuble inquisitorial se tenait un stand de vente de rafraichissement. Un homme s’y tenait et criait à qui voulait bien l’entendre qu’il vendait des Churros à prix modique.

L’homme était vêtu d’une toque mise maladroitement, et d’un tablier crasseux. Il semblait très peu professionnel, mais il devait gagner de l’argent, et il était prêt à tout pour cela.

Mais il ne pouvait s’empêcher de lancer à la partie sexy de la gente féminine des expressions toutes faites comme « Ne vous en faites pas, c’est la maison qui régale », « Laissez, c’est offert par la maison » ou encore « Mais non voyons, vous allez me vexer, c’est ma tournée ». Pas très professionnel, effectivement.

Et pour compenser ce déficit, il se devait d’augmenter les prix pour les hommes (ou les moches), et la promotion si gracieusement offerte avec un sourire charmeur n’avait plus aucune crédibilité.

Il envisagea de se prostituer, mais les tas de Churros qu’il avait fait tomber et pas eu le temps de ramasser empêchaient de mettre à jour l’expression « passer derrière le comptoir ». La chance n’était décidemment pas avec lui.

Apres s’être achetée une dizaine de nouvelles chaussures, Katty s’apprêta à retourner au QG sans plus d’idées qu’elle n’en avait eu en le quittant. L’inquisitrice affichait pourtant un sourire radieux, comme toujours. Elle avançait d’un pas rapide, droit devant elle, comme si rien ne pouvait l’arrêter. Elle entendit alors une voix derrière elle crier.


« Churrros ! Churrrros à bas prix ! Venez m’acheter des churrrrros ! »

Elle se retourna lentement pour lancer un regard désolé au vendeur, et rire intérieurement, mais lorsqu’ elle vit la personne qui essayait de vendre des churros aux passants qui couraient bien souvent vers leurs bureau, elle fronça les sourcil. Elle avait déjà vu cet homme. Peut-être sur une photo, ou alors par hasard dans la rue ? Non, c’était sur une photo, elle est était certaine. Frustrée que sa mémoire ne lui permette pas d’identifier cet homme, elle décida d’acheter de ses pâtisseries. Elle déposa l’argent sur le comptoir après avoir repris ses achats qu’elle avait déposé pour payer, et s’apprêta à partir.

« Laissez, c’est offert par la maison »

Elle se retourna et dit avec son habituel sourire qui était reparu sur son visage quelques minutes plutôt :

-Non ! J’insiste pour payer.

Peut-être que cet homme était l’une des personnes contre qui on l’avait mise en garde ? Peut-être l’avait-il reconnue elle ? Où peut-être ne savait-il même pas qui elle était. Peut-être qu’il avait empoisonné les churros? Se promettant a elle même de les jeter dès que possible, elle s’éloigna, légèrement angoissée. Elle s’arrêta, cependant a quelques pas plus loin, et lui demanda sans se retourner :

-Puis-je savoir votre nom Mr ?

« Non ! J’insiste pour payer. »

*Hum j’aime les femmes qui me résistent… Et en plus elle n’est pas matérialiste, ça commence à faire beaucoup pour une seule personne nan ? »

Il ramassa l’argent, les yeux dans le vague, et la rangea dans la caisse.

La femme s’arrêta à quelques pas et lui demanda :

« Puis-je savoir votre nom Mr ? »

Il ne put s’empêcher de perdre son regard sur ses formes et dit :

« Bien sur, mais laissez moi vous offrir à boire, j’ai des canettes en réserve… »

Il sortit deux canettes de « Cream’soda », le meilleur soda au monde (^^) et les posa sur le comptoir. Il voulut s’essuyer les mains sur son tablier pour lui serrer les siennes mais au passage il bouscula un plateau de Churros. D’un geste vif et il en sauva la plupart, s’étant habitué à ce genre de maladresse.

*Je ferais mieux de me refaire mercenaire, c’est bien plus à ma portée…*

« Appelez-moi Amosis… »

Il ouvrit les deux canettes, avant de se rendre compte qu’elle n’avait rien mangé.

« Mangez tant que c’est chaud… Je ne les ai pas empoisonnés ne vous inquiétez-pas… »

Comme par hasard me direz-vous. Et bien oui, le hasard fait bien les choses. Il pourrait les faires mieux s’il tombait entre des mains habiles. Mais ce n’est pas le cas.

Il reprit :

« Churrros ! Churrrros à bas prix ! Venez m’acheter des churrrrros ! »

[HJ : ceux qui m’avait prévenu qu’il posterait ici, rien ne les en empêche hein, on va se refaire un remix de l’hôpital… Tous dans la chambre de Dwight !! ^^]

Amosis....Amosis...Le neveu d'Osnel? Katty en avait entendu parlé une fois. On disait qu’il était atteint d’une malédiction ou d’elle ne savait quoi. Lorsqu’elle avait entendu une chose pareille, elle n’y avait pas cru une seconde, et le temps ne l’avait pas fait changer d’avis. Elle se fit offrir un soda. Avant qu’elle n’ait pu dire qu’elle avait une rencontre urgente ou quelque chose du genre, il lui demanda de manger, en ajoutant que ce n’était pas empoisonné. Elle se figea, mais se convaincant qu’il était impossible ou presque qu’il ait entendu parlé d’elle, elle croqua dans la pâtisserie sans ajouter un mot. Elle devait en savoir plus sur le neveu d’Osnel. Il devait certainement connaître des choses qu’il ne devrait connaître non ? En plus, il y avait dernièrement eu des rumeurs selon lesquelles il s’était allié aux elispsis.

-Alors, dites moi, euh…Amosis. Que faisiez vous avant de euh…Vendre des pâtisseries ?

Elle espérait presque qu’il lui réponde quelque chose de stupide, du genre qu’il était clown ou peu importe, car si il avait quoi que ce soit à voir avec les elipsis ou avec ces chasseurs de sorcières, elle s’était toute seule mise dans le pétrin. La femme médecin n’avait pas d’arme sur elle, car elle n’avait eu aucune intention d’attaquer quoi que ce soit en sortant acheter des chaussures, elle était donc sans défense. Comme elle était stupide, elle se faisait honte.

-Oh ! Comme je suis stupide ! J’ai oublié de me présenter moi-même ! Je suis Karly-Ann. Hihi. Désolée, je ne sais pas ou j’avais la tête.

Elle savait très bien mentir, et pourquoi croirait-il qu’elle lui mentait ? Cependant il lui était plus difficile de ne pas montre qu’elle avait hâte de partir. Elle cachait tout de même cet envi derrière ses sourires charmeurs et ses rires joyeux. Soudain, un homme tomba tout près d’elle. Elle dut retenir son rire. Il parlais à Amosis et lui paya des churros, mais quelque chose dans la voix de cet homme la troublait. Et aussi la façon dont il parlait. Elle le regarda avec étonnement, pendent un instant, puis retrouva son sourire, un peu plus sincère, cette fois.

-Vous me rappelez quelqu’un.

Elle ne donna pas plus de précision, mais il ne lui avait pas fallut beaucoup de temps pour voir la ressemblance de caractère entre cet inconnu et Haeg Ponak, mort récemment. Elle avait toujours trouvé étrange les circonstances de la mort de son ancien collègue, mais elle ne se doutait pas le moins du monde qu’il était toujours en vie.

"Karly-Ann... C'est magnifique..."

Il lui jeta un regard de loveur, et voulut répondre à sa question, mais fut interrompu par son coéquipiers. Alexander Löbner.

Celui-ci lui acheta deux portions de Churros, au double de prix chacune.

"Hey Rrrroubben ! Hirrrrro de putaaalaaaa ! T'es toujoule à vouloile m'aider mi amigo... Je savais que je pouvais compter sour toi..."

[J'ai essayé au mieux de représenter l'accent espagnol ^^, maintenant c'est à vous de faire un effort pour rendre le tout opérationnel ^^]

Il tapa le check à son frère d'arme. Il ne savait pas s'il devait l'appeler par son véritable nom, ou son nom d'emprunt, ou un nom inventé. Alors il se débrouillais toujours pour avoir un nom de secours, utilisable à n'importe quel moment. Ainsi, Alexander avait été appelé Benito, George, Zing Yang, Juan, Bamboulo, Mike, Brad, J.Lo et enfin Rubben.

Il se retourna vers la femme et lui répondit enfin:

"Je vends des Churrrros pour arrondir mes fins de mois... Entre temps, je suis archéologue, mais j'ai d'autres occupations qui m'empêche de voyager comme je le devrait... Car je fait un autre travail en parallèle, plus personnel déjà... Je m'efforce de faire obstacle aux criminels sans scrupules... Disons que je travail dans la justice... Car il est clair qu'empêchait des personnes de s'attaquer à des innocents c'est tout simplement de la justice..."

Il s'était tourné vers Alexander, sans savoir pourquoi. Vraiment. Il se reprit

"Hum hum, désolé... Je me suis un peu emporté, c'est à dire que c'est un métier compliqué en fait... mais parlons un peu de vous mademoiselle..."