N'importe ou... [Jeff Ollon] [Terminé]

Amosis Opilion avait décidé qu'aujourd'hui, il irait n'importe où. En peu de temps il s'était retrouvé assis au dragon rouge à commander du caviar et du vin.

En cet instant de profonde solitude, il se plaisait à imaginer la venue d'un homme, qui commencerait par s'asseoir en face de lui, pour discuter. Et par la suite, entrainé dans la discussion, ils en viendraient à se battre, saccageant le restaurant avec indifférence.

On ne peut pas dire que ce soit un fantasme dans le sens où s'il pouvait l'éviter, il le ferait. Mais sa vie manquait cruellement d'action depuis déjà deux jours. Il s'était habitué à sa vie pleine d'entrain, le genre de vie qui nécessite tout les sens perpétuellement en alerte. Il était entrer dans une période de latence professionnelle, et il n'arrivait pas à l'accepter. Depuis toutes ses années à Tyral, Amosis est devenu un homme d'action. Et il ne peut pas réaliser qu'hier, il ne s'est rien passé.

Il prit son verre qui venait d'être remplit par le serveur, et le porta à sa bouche, dans le but d'y subtiliser une gorgée. Il voulut le reposer, mais harcelé par toutes ses pensées, il rapprocha le verre et bu la moitié de son contenu.

Il fallait qu'il aille rechercher l'action, qu'il se rende compte qu'elle ne peut pas toujours venir d'elle-même. Alors pour cela, il ne cessait d'épier les personnes aux alentours, espérant y dénicher des signes d'un quelconque modifié, ou encore entendre des bribes de conversation propres à l'inquisition. Il fallait qu'il se mette quelque chose sous la dent. Ou alors il fallait qu'on lui tienne compagnie.

[Bon voilà t'avait dit n'importe ou xD... Bon c'est court mais bon, je savais pas si t'avais prévu qu'on organise un rendez-vous, ou alors que tu te pointe à l'improviste... J'ai opté pour la seconde perspective ^^]

C’était finalement aujourd’hui. Aujourd’hui ils allaient devoir s’expliquer. Cet évènement était le seul que Jeff avait pu programmer avant son retour. En effet cela faisait quatre années qu’il savait qu’il devrait se produire un jour, il le savait depuis qu’il avait raté l’assassina d’Amosis. Certain esprit sceptique aurait pu espérer voire Amosis mort d’ici là, mais Jeff le savait bien… Amosis ne meurt jamais. En plus quand on a une nourrice comme Febay, Jeff l’avait lui même souvent constater, les chances de survie sont démultiplier.

Jeff roulait lentement à travers la neige sur la 5éme Avenue, il n’y avait plus que la radio qui se faisait entendre. Ils n’avaient pas parlé depuis leur dernier adieu, il était temps. Il faisait froid dehors, mais c’était encore pire entre eux deux… Bon d’accord c’était l’été et il ne faisait pas froid, bien sur il n’y avait ni neige ni 5éme Avenue à Tyral, et bien évidement il n’y avait pas d’autoradio sur la moto de Jeff… Alors comme ca, les traductions minable de chanson ne marche pas… tant pis, je trouverais mieux.

L’Ellipsis profitait d’un feu rouge pour sortir son portable et envoyer rapidement un SMS au Défenseur : *J’arrive.*

Cette façon de le prévenir avait un côté dramatique des plus théâtral, ce qui n’était pas sans ajouter une certaine tension à la scène. Le convoc-nature imaginait facilement le Défenseur recevoir le message, et se préparer… Des dizaines de lame caché un peu partout, des calibre de toute taille, des pièges de toute sorte, de la simple bombe au piège à loup, et tout sa… tout sa avant de se rendre compte qu’il était dans un restaurant ! C’était bien le genre d’Amosis, se préparait à une baston d’anthologie alors que Jeff comptait simplement manger des spaghetti. La vraie baston vient toujours sans prévenir.

Le maître des vents, avait finalement parcouru les derniers kilomètre plutôt rapidement, et il se garait à la manière d’un vrai stunter devant le restaurant. Il posa son casque, et rentra. Il ne peina pas à trouver le Défenseur, et lui non plus ne peina pas à le repérer, en même temps, il avait prévenu.

Tout en se dirigeant vers la table d’Amosis, Jeff stoppa un serveur :

« - Le lutteur gréco-romain, assis là-bas, en a assez des œufs de poissons, apportez nous donc deux assiettes de spaghetti. »

L’Ellipsis s’assit enfin en face d’Amosis, et décida d’entamer la conversation avec une question anodine :

« - Salut Amosis, alors toujours pas mort ? »

[ Je m’avance pas trop, doit d’abord en savoir plus dans le parc avec Alicia avant d’adopter la bonne conduite… ]

Le téléphone d'Amosis se mit à vibrer, le sortant de sa rêverie. Il le sortit de sa poche, et posa son regard sur l'écran extérieur. Un nouveau message. Intéressant ? Il l'ouvrit. Jeff Ollon. Intéressant.

Alors comme ça il arrivait. Lui, l'homme qui a tenté de l'assassiner quatre ans plus tôt, et qui a déserter l'île suite à cette opération. Son échec avait hanté Amosis pendant longtemps à cet époque. Il en avait même voulut à sa cousine au début, sous prétexte qu'il tenait enfin la mort parfaite.

Amosis en avait voulu à Jeff. Il n'avait pas trouvé très professionnel de partir, laissant son travail inachevé, et surtout sans lui laisser une chance de se venger. Ce fut peut-être pour cela qu'il glissa son couteau dans sa manche sans même y réfléchir, tout en refermant son téléphone.

Il ne savait pas vraiment où il en était. À l'époque, il avait réalisé que la seule chose qu'il lui reproché était de l'avoir laissé sur sa faim. Les nuits qui suivirent ce jour avait été parsemé de cauchemar dans lesquels Amosis se revoyait sur la table de torture. Et à chaque fois, il se voyait mourir. On pouvait dire que dans son cas, c'était tous des rêves.

La porte du restaurant s'ouvrit, et Amosis vit Jeff entrer. Il n'avait aucun ressentiment. Il avait l'impression qu'il l'avait vu pour la dernière fois hier. Il le revoyait comme au temps de la guerre de Seedorp, comme un frère d'arme.

Après avoir échanger des bribes de mots avec le serveur, il vint s'installer en face d'Amosis et lui adresser ces mots de salutations:

"Salut Amosis, alors toujours pas mort ?"

D'entrée, il touchait un point sensible. Amosis n'avait pas encore eu le temps de lui parler qu'il était attaqué sur la seule chose qu'il convoite et qu'il ne peut avoir.

"Pas à ma connaissance... Et ce pour mon plus grand malheur..."

Depuis l'instant même où Jeff s'était installé, ils ne s'étaient pas lâché des yeux. Et Amosis n'avait pas quitter son habituel sourire.

"Qu'est-ce que tu nous a commandé cette fois ? La spécialité du boucher ?"

« - Pas à ma connaissance... Et ce pour mon plus grand malheur... »

Alors comme ça, il avait toujours cette idée en tête. Il n’en avait donc pas fini avec sa période ‘‘gothique qui kiff la dead’’… Ahhh les adolescents de nos jours… Jeff n’avait pas vraiment cru à une totale rémission, mais avec Febay qui veillait sur le Défenseur, il avait osé l’espérer. Tant pis, Jeff terminerait son travail. Car oui, si tout le monde pense que le convoc-nature voulait offrir à Amosis une mort bien mérité, la vérité était tout autre… Car c’était la vie… La vie que Jeff voulait offrir à Amosis.

Mais offrir un tel cadeau, à n’importe qui, demandait une préparation spéciale. Un emballage des plus déguisé et coloré. Alors avec un personnage comme Amosis en face de soi, l’emballage ne pouvait être autre que la mort. Plutôt ironique, la vie cachait dans une fausse mort.

Car s’était bien sa le plan de Jeff, enfin du Jeff-du-futur. Tout un scénario pour empêcher l’imbécile assis à la table de ce petit restaurant, de devenir encore plus idiot, en portant allégeance à son oncle, en faisant sombrer les Défenseurs avec lui, et en permettant la mise en place des F.A.… Certes s’était un scénario osé, mais après tout, pour l’instant tout fonctionnait à peu près. Plus d’Osnel, plus d’Anderson, toujours des Défenseurs… OK le dernier point n’est pas vraiment une bonne chose, mais bon, d’après les dires de Febay, il valait mieux affronter une cinquantaine de Défenseurs plutôt que cinq F.A.

L’Ellipsis regardait le Défenseur assis en face de lui. Quelque part, il aurait voulu qu’Amosis ai compris tout sa tout seul, mais ce n’était probablement pas le cas. Jeff ne pouvait rien lui dire, car même si Amosis avait déjà reçu le ‘‘cadeau’’, il ne l’avait pas encore totalement ouvert…

« - Qu'est-ce que tu nous a commandé cette fois ? La spécialité du boucher ?
- Bien mieux mon cher. Tu as mangé assez de saloperie, aujourd’hui je t’offre un vrai repas. On va avoir besoin de force pour les mois à venir… »

Le serveur arriva en coupant la conversation, il déposa deux copieuses assiettes de spaghetti. Après quelques gestes et un discret ‘‘bonne appétit’’ il s’écarta et retourna à son travail. Jeff saisi sa fourchette et une cuillère, et commença à enrouler gracieusement des spaghettis avant de les avaler. L’Ellipsis remarqua du coin de l’œil le couteau de service qu’Amosis fit redescendre de sa manche pour s’en servir.

Des spaghettis, de la sauce tomate. Dans la banlieue nord de Messlan. Il a choisi la voie diplomate, qui lui a évité la baston… Alors comme ça, les adaptations de paroles ne fonctionnent pas non plus ?

Entre deux bouchées, Jeff reprit la conversation :

« - Je parlai des mois à venir, car tu vois, apparemment, je suis pas revenu dans une ‘‘période froide’’. Y’a de l’action qui se prépare, et de tout les côtés. Sa risque de chauffer dans pas longtemps… En empêchant certain ‘‘méchant’’ d’accéder aux pouvoirs, on a laissé le champ libre à beaucoup d’autre. Et devines, va falloir qu’on s’en occupe ! »

Jeff n’avait pas vraiment de coup précis à proposer, mais il comptait bien emmener Amosis en mission. Il n’y a que dans l’action qu’il comprend celui-là.

« - Alors t’en pense quoi Cow-Boy ? On se la joue ensemble ? »

C’est dans une ambiance bien plus calme que la conversation s’engagea réellement. Jeff continuait à enrouler ses spaghettis avec maîtrise, pendant qu’il écoutait attentivement Amosis.

« - Mon dernier binôme en date a finit chef de l'inquisition. Et depuis que Thelma et Louise sont en couple, je me coltine des pauvres demeurés de défenseurs. J'ai toujours préféré m'associer avec des gens comme vous, mais choisir un camp amenait bien trop de polémique, et ça limitait mon champ d'action. C'est une chose que tu as surement découvert chez moi au fil des années: j'aime bien me promener de camp en camp. Et tu ne t'ais pas gêné de me rappeler qu'en ce moment, mes coéquipiers sont mauvais. »


Il est vrai que depuis qu’Amosis était redevenue un Défenseur à part entière, enfin comme il était avant, les missions qu’il effectuait pour eux se faisait la plupart du temps avec des personnes qui le gênait plus qu’autre chose. Non pas que ces Défenseurs sont incompétent, c’était plutôt Amosis qui avait atteint un niveau bien supérieur. Jeff s’était rendu compte de sa, car il vivait la même chose. En effet, peu nombreux étaient les modifiés qui avaient survécus aussi longtemps que lui, et qui contrôlaient leurs pouvoirs comme seul le temps et l’entraînement le permettaient. C’était la même chose pour Febay, Meggan et quelques autres. Et c’était encore plus flagrant pour Alek. Tout ceux-là commençaient à faire partit des ‘‘anciens’’, des ‘‘puissants’’.

C’est pour sa qu’ils aimaient tous travailler ensemble… pas de faiblard dans les rangs !

« - Le meilleur des défenseurs que j'ai à mon actif est celui que j'ai assigné à la filature d'Alicia Torn, c'est dire. Faut quand même précisé que je ne m'attendais pas à ce que tu lui en parles. Je n'y ai même pas cru moi même. Mais tu apparais sur les images au moment même où le son disparait. Et après ton départ, Alicia lance un coup d'éclat à notre conseil... »

L’Ellipsis ne s’intéressait plus vraiment à l’affaire, mais il était heureux d’avoir mis un peu de pagaille. Jeff ne coupa pas son interlocuteur, préférant le laissé aller au bout de son raisonnement.

« - Bref, tout ça pour dire, qu'après avoir gentiment étaler les compétences de mes actuels coéquipiers, tu débarques en me proposant une mission. Ajouté à mon goût légendaire pour le risque, tu savais pertinemment que j'allais dire oui avant même de garer ta moto devant le restaurant. »

Jeff ne pu empêcher qu’un sourire étroit apparaisse sur ses lèvres. Il est vrai qu’il s’était préparé à différents cas de figures, mais jamais à un refus.

« - En plus, tu m'as connu comme le mercenaire primaire qui n'a même pas besoin d'explication pour partir en mission. Je n'ai pas réellement changé, la preuve est que j'ai déjà accepté, mais j'ai appris à apprécier les précisions. Febay et Ponak étaient de ceux qui exigent de la précision. »


C’était une bonne chose qu’Amosis ne soit pas gêné de citer Ponak, car même si ce n’était pas à l’ordre du jour, un jour, et les deux hommes assis à cette table le savaient, ils devront ce confronté à lui. Certes ils l’avaient tous les deux aidés à atteindre le sommet de l’Inquisition, mais en contrepartie il avait tué Anderson. D’après les espoirs inscrits par le Jeff-du-futur sur la clé USB, c’était bel et bien en donnant aujourd’hui plus de force à l’Inquisition, que les Ellipsis pourront un jour la détruire. Car si l’alliance Ponak-Anderson était imbattable, Ponak seul aura un jour un point faible exploitable… enfin c’est ce qu’il espérait.

Mais tout sa n’est pas pour aujourd’hui, ni pour demain.

« - Quand t'as parlé de "certains méchants", tu ne pensais pas seulement à Anderson avoue-le, sinon tu n'aurais pas utilisé le pluriel. Et ce ton sur lequel tu as prononcé méchant me laisse penser que tu as utilisé ce mot faute d'un terme plus approprié. À qui pensais-tu, sincèrement ? »

Jeff attrapa son verre, et avala quelques gorgées d’eau avant de répondre.

« - Je pensais effectivement à une autre personne. En réalité c’est la première affaire à laquelle j’aimerais qu’on s’intéresse. Est-ce que tu te rappel du ‘‘chauffeur de taxi’’ que tout le monde appelé l’Haïtien ? C’était l’un de mes informateurs de plus grande qualité à l’époque de la première reconstruction. Il avait aussi joué ce qu’il y a de plus près du rôle de chef chez l’Exode. C’était un type à qui j’ai dût régler un paquet de ‘‘dette’’, et c’est plutôt sa qui me dérange. »

Jeff ne put réprimer un rictus de dégout à l’idée de ces veilles dettes qui avait fini par l’obliger à s’écarté de l’Haïtien et de son groupe.

« - L’Haïtien a été assassiné peu de temps avant mon retour à Tyral. Je ne sais pas par qui, et apparemment personne ne le sait. Pourtant, tuer quelqu’un comme lui, laisse forcément des traces. Alors Columbo, sa t’intéresse une petite enquête ? »

L’Ellipsis le savait déjà, ce qu’ils vont trouver va pas être propre… Il restait donc apparemment à Jeff encore une dette.

« - Le boucher et le psychopathe qui enquête main dans la main afin de révéler les mystères d'un crime xénophobe à l'encontre d'un mafieux chauffeur de taxi... Que ça sonne bien... On peut pas dire que se mettre "dans la peau du tueur" soit au dessus de nos moyens... »

Jeff ne put s’empêcher de rectifier certains détails :

« - Crime xénophobe, sûrement pas… Ce serait bien plus simple sinon. Mafieux ? Pas vraiment non plus, ça aussi se serait trop simple. Quant au terme de ‘‘boucher’’, si tu pouvais arrêter de m’appeler comme sa, après tout je n’ai jamais vendu mes victime pour qu’on les mange… mais se serait un bon moyen de faire disparaître un corps. Quoiqu’il faudrait la vendre à des personnes qui n’y connaissent rien. Enfin bref, tout ça pour dire que ça ne ressemble pas à un meurtre ordinaire. »

L’Ellipsis attrapa rapidement son verre et avala quelques gorgées en écoutant la question du Défenseur.

« - Qui sera de la partie ? Vais-je avoir l'agréable surprise de rencontrer des chanceux comme moi qui ont survécu à ton scalpel, ou alors tu as prévu d'ameuter toute la clic, en souvenir du bon vieux temps ?
- Mon scalpel n’a pas beaucoup servi en réalité, mais je n’y avais pas vraiment pensé. On ne devrait pas rencontrer une résistance folle, et même si c’est le cas, on s’en chargera sans problèmes. Je n’ai invité personne, mais s’il y en a qui s’ennui dans le coin, qu’ils viennent ! Par contre, maintenant que j’y pense, un mange-songe assez doué pourrait être utile, on peinera moins à savoir qui sait quoi… »

Jeff connaissait quelques mange-songes dans les rangs Ellipsis, mais bien sûr il n’avait réellement confiance qu’en une seule. Mais cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas vue, il ne l’avait pas vraiment ‘‘croisé’’ depuis son retour à Tyral.

« - Tu as toujours des contacts avec Meggan ? Elle pourrait être utile si elle n’est pas déjà occupée ailleurs. Si tu la vois d’ici là, invite-la. »

Jeff écouta la réponse d’Amosis et acquiesça. La conversation terminé, Jeff regarda sa montre, salua Amosis et lui donna rendez-vous dans 5 jours pour commencer l’enquête. Laissant un peu d’argent sur la table, assez pour payer l’addition, il s’écarta et passa l’entrée avant d’enfourcher sa moto et de partir à toute vitesse. Il avait 5 jours pour vérifier quelques éléments avant de commencer.